Fratries non inscrites dans le réseau de l’AEFE en Tunisie

Session plénière septembre 2013 - Question d’actualité de Mme Madeleine BEN NACEUR, membre élu de la circonscription électorale de Tunis

QUESTION

Depuis la parution des résultats des concours d’admission dans les écoles françaises relevant de l’AEFE en Tunisie, je suis bien malgré moi appelée au secours par des parents tunisiens affolés. Ils font partie de ces familles encore francophones et francophiles ...hélas !! de moins en moins nombreuses en Tunisie.

Leur aîné ou leurs aînés sont déjà inscrits dans les établissements de l’AEFE (primaire ou secondaire) et leurs derniers ... ne peuvent suivre cette même éducation, faute de place ... la fratrie n’étant pas un critère prioritaire.

Il est très difficile voir impossible d’admettre pour une famille que pour son second enfant, le choix d’éducation ne puisse être le même que pour l’aîné.

Ils ont pour le 1er enfant choisi le système français, car souvent eux-mêmes anciens élèves de établissements français en Tunisie. Ils ont souvent fait de gros efforts pour que ce premier enfant puisse réussir le « concours d’entrée en Grande section de maternelle ou de CP » (cours particuliers intensifs, inscription dans des jardins d’enfants onéreux assurant des séances en français) et ils ne peuvent mettre le 2e dans les mêmes conditions malgré les sacrifices à nouveau faits pour réussir ce concours.

D’énormes différences existent entre les deux systèmes, le système français et le système tunisien (privé ou public)

  1. la date de la rentrée, le 1 ou 2 septembre et le 15 pour les autres.
  2. les dates des vacances. Impossible à la famille de partir ensemble.
  3. les programmes !!! la culture !!!
  4. les diplômes ne seront pas les mêmes.
  5. et enfin ... comment expliquer à un deuxième enfant qu’il a été impossible de lui donner la même éducation qu’à son aîné !

il me semble qu’il en est de notre responsabilité ...

Je peux comprendre que les demandes soient supérieures aux capacités mais, lorsque j’ai été présidente de l’association des parents d’élèves de l’école primaire Marie Curie, pour résorber les demandes de fratrie, lors d’une rentrée une classe GS/ CP ou CP/CE 1 avait été ouverte quelques jours après la rentrée à l’école Marie Curie (cela devait être entre 1986 et 1990).

Pourquoi ne pas faire la même chose cette année sur le site de l’ERM, en gardant une salle du bâtiment G du lycée et en ouvrant une classe de GS /CP ou CP et de même sur robert Desnos ou à la soukra ?

Je trouve que la France se doit de répondre à cette demande de francophonie et en priorité pour les fratries.

Les fratries étaient prioritaires. Elles ne le sont plus.

Accepter de nouvelles familles, c’est avoir d’autant plus de problèmes de fratries pour les prochaines rentrées.
Quant aux résultats des tests et concours, je ne remets pas en question les résultats mais le principe même bien que je puisse comprendre que cela aide à classer les élèves, la période étant que la demande dépasse l’offre pour l’instant !

Ayant cherché à comprendre, j’ai pris contact avec Monsieur Laurent Peter, inspecteur de l’éducation nationale. Il m’a très aimablement répondu. Voici sa réponse :

Il n’y a pas de barème chiffré qui attribuerait à un élève donné un certain nombre de points du fait de la fratrie.
Nous accordons une priorité aux enfants issus de fratries quand il y a égalité de note.
Le nombre important d’enfants membres de fratries est tellement important en proportion que si nous accordions une priorité absolue à ceux-ci, il n’y aurait pas eu de concours cette année en GS et que nous aurions réduit l’accès en CP de manière très importante.
Un enfant sur deux issu de fratries est admis, ce qui est un meilleur taux de réussite que celui de l’ensemble des enfants qui présentent le concours (42%).

Je n’aimerai pas du tout être à la place des ces parents, souvent anciens élèves de vos établissements et qui ont par la suite poursuivi leurs études en France. Quelle amertume ! quelle déception !

La banque Africaine de développement (BAD) retourne après plus de 8 années en Tunisie en Côte d’Ivoire, les effectifs des établissements de l’AEFE vont fortement en pâtir en septembre 2014.

Question : Est-il possible d’envisager d’ouvrir une classe pour résorber les fratries au niveau du CP (ou GS/CP) ?
On ne peut dans le contexte actuel de la Tunisie laisser ces parents dans ce bien grand désarroi et faire que leurs vies de famille deviennent bien difficiles, faute d’avoir eu pour le plus petit une place dans le même système scolaire que les ainés.

REPONSE

Les admissions dans les écoles primaires des deux établissements en gestion directe sont gérées par le Bureau du 1er degré dirigé par l’Inspecteur de l’Education nationale en résidence à Tunis.

Les élèves sont admis selon les critères tirés de l’article L-452-2 du Code de l’Education : admission prioritaire des enfants de nationalité française et des enfants de toutes nationalités, scolarisés depuis au moins une année scolaire dans un établissement à programme français reconnu par les autorités françaises, qu’il soit de France (public, privé sous contrat d’association) ou de l’étranger (établissement en gestion directe, conventionné ou homologué).

Des concours sont organisés en Grande section d’école maternelle et au Cours Préparatoire pour permettre l’accès des élèves tunisiens ou tiers à nos écoles.

La structure pédagogique des écoles, définie au cours des conférences d’orientation stratégiques organisées dans les EGD avec les services de l’AEFE, est arrêtée pour permettre une capacité d’accueil des élèves optimale (structure en escalier ou en pyramide inversée).

Des « concours complémentaires », ouverts après la rentrée scolaire en fonction des places restant disponibles à certains niveaux (CE2 l’an passé, MS et CM2 cette année) permettent l’admission d’élèves Tunisiens ou tiers supplémentaires.

Au sujet de la problématique des fratries :
 Pour information le nombre de places offertes cette année au concours d’entrée en Grande Section de maternelle était de 59 et de 54 en Cour Préparatoire.
 Conférer une priorité absolue aux enfants issus de fratries reviendrait à n’admettre aucun autre enfant dans nos écoles.
 L’ouverture d’une classe supplémentaire déséquilibrerait le système, construit en fonction d’un parcours de scolarisation qui se poursuit jusqu’au baccalauréat.

La réglementation mise en place notamment pour les « concours complémentaires » prévoit néanmoins une priorité aux fratries de manière explicite :
Rappel des critères en place :

  • 1er critère : l’enfant, après entretien avec le directeur et un enseignant, est en capacité de tirer profit
    d’une scolarisation en MS ;
  • 2e critère : l’enfant est issu d’une fratrie
  • 3e critère : l’âge de l’enfant (date de naissance)

Une rencontre avec les familles qui le souhaitent est organisée pour expliquer et justifier les procédures en cours et pour donner des conseils en vue du concours.

Il existe donc une véritable volonté de prendre en compte les demandes et intérêts des familles concernées.

Les enfants des personnels de la BAD, inscrits selon les termes d’une convention de coopération signée entre la Banque Africaine de Développement et l’AEFE, qui sont susceptibles de quitter le pays, devraient permettre d’offrir un nombre de places supérieures à la rentrée prochaine./.

ORIGINE DE LA REPONSE : AEFE

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