Laurent RIGAUD
Publié le 22/02/2018

Laurent RIGAUD

Accédez à sa fiche dans l'annuaire

Refus d’ouverture de classes bilingues en sixième pour la rentrée de septembre 2018 au Lycée Français International Georges Pompidou de Dubaï, Emirats Arabes unis (LFIGP).

Question écrite de M. Laurent RIGAUD, conseiller consulaire (Emirats Arabes Unis, Oman), et conseiller à l’AFE (Asie centrale et Moyen-Orient)

Les parents des classes CM2 bilingues du lycée Français International Georges Pompidou de Dubaï ont été récemment informés du refus de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE) de l’ouverture de classes bilingues en 6e pour la rentrée de septembre 2018. (Avis défavorable des inspecteurs du service pédagogique).

Cette décision serait basée sur une proposition d’horaires qui n’ont pas été acceptés alors qu’ils sont conformes à d’autres sections déjà ouvertes et d’une certaine difficulté à stabiliser une équipe qui réponde aux critères exigeants (anglais comme langue maternelle, passeport et diplôme britannique).
Cette décision est contraire au projet d’établissement 2016-2019 du LFIGP. Elle manque à la vision du lycée consistant à donner à son programme pédagogique un niveau d’excellence et international au cursus des élèves. Elle n’est pas dans la continuité d’un programme mis en place il y a 7 ans en moyenne section avec une création de classes chaque année suivante jusqu’à la dernière rentrée. De nombreux élèves ont suivis ce cursus et cette classe depuis plusieurs années dont certains depuis le lancement de ces classes bilingues.

Un arrêt soudain de ces classes bilingues conduirait inéluctablement à une perturbation du rythme scolaire des élèves qui devront donc réintégrés des classes classiques de sixième au lycée, voir s’orienter sur des écoles anglophones à Dubaï (qui accueillent déjà plus de 1000 élèves français) s’ils ne souhaitent pas perdre le niveau d’anglais acquis au cours de leur scolarité bilingue au LFGIP.

Au-delà de la déception, certains parents ont fait au cours de ces années, des efforts financiers considérables pour que leurs enfants suivent le programme bilingue.

Questions :

 A quelle date la demande de création de classes bilingues en sixième par la direction du LFIGP a été reçue par l’AEFE ?

 A quelle date le refus de l’AEFE a été adressé à la direction du LFGIP ?

 Quelle est la justification du refus de L’AEFE de création de classes bilingues en 6e au Lycée Français International Georges Pompidou ?

 Quelles sont les possibilités d’aménager les horaires à la demande de l’AEFE ?

 Quels sont les méthodes de recrutement hors AEFE que le LFGIP pourrait suivre pour recruter des professeurs natifs et diplômés anglais ?

 Quels sont les solutions alternatives (permettant de garder le niveau des élèves) qui pourraient être proposées aux parents en remplacement de ces classes bilingues ?

Le dossier déposé par la direction du lycée français international Georges Pompidou de Dubaï portait sur l’ouverture d’une section internationale américaine. Il ne s’agit pas de classes « bilingues », qui juridiquement n’existent pas, mais d’une section internationale nécessitant de satisfaire un nombre élevé de critères, posés par le ministère de l’éducation nationale et non par l’AEFE : les enseignants de langue et littérature prévus doivent tous être natifs du pays ou de l’aire linguistique (ici, Etats-Unis ou Canada), les enseignants d’histoire-géographie doivent être formés à la fois à l’enseignement dans cette discipline et aptes à enseigner dans la langue de la section internationale, la répartition horaire doit être conforme aux grilles définies par le ministère de l’éducation nationale, les horaires des enseignements spécifiques doivent être explicités. Enfin, la dimension culturelle de la section internationale, en termes de partenariats locaux liés à la langue et à la culture étudiées, fait l’objet d’une attention particulière.

Une seule enseignante, détenant la double nationalité américaine et canadienne, figurait dans le projet, y compris pour dispenser l’enseignement d’histoire-géographie pour lequel elle n’a pas été formée. Les répartitions horaires ne sont pas explicitement mentionnées et le projet culturel est insuffisant.

Au vu de l’ensemble de ces éléments, le dossier n’ayant, pas plus qu’en 2016-2017, fait l’objet d’un pré-projet qui aurait pu être analysé par le service pédagogique de l’Agence afin de conseiller la direction pour l’améliorer, le service pédagogique, en accord avec la direction de l’Agence, n’a pas transmis le dossier au ministère de l’Education nationale, qui seul accorde l’autorisation d’ouvrir une section internationale.

Le 21 décembre 2017, la direction de l’établissement a été notifiée de cette décision par un courriel précisant les motifs du refus.

Le LFIGP pourrait lancer une campagne de recrutement, à Dubaï comme dans les Etats voisins, à destination des citoyens des Etats-Unis et du Canada, en particulier des étudiants, afin de disposer de candidatures plus nombreuses. Les représentations diplomatiques de ces pays sont également des vecteurs efficaces de telles opportunités d’embauche, ainsi que nombre de sites Internet où les annonces peuvent être publiées.

Réglementairement, rien n’empêche la direction du LFIGP de proposer une partie du temps d’enseignement aux élèves en anglais, si l’établissement dispose d’enseignants qualifiés, dans la limite de 50% de l’horaire hebdomadaire de chaque discipline, français excepté et à condition que l’enseignement en langue française représente au moins 50% du temps d’enseignement hebdomadaire de chaque élève.

Le service pédagogique de l’AEFE se tient à la disposition de la direction de l’établissement pour l’aider à concevoir un projet de section internationale qui satisfasse aux critères du ministère de l’Education nationale.

Origine de la réponse : AEFE