Laurent RIGAUD
Publié le 03/03/2016

Laurent RIGAUD

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Situation précaire de certains professeurs du Lycée Louis Massignon, d’Abu Dhabi

Question écrite de M. Laurent RIGAUD, conseiller consulaire (Emirats Arabes Unis, Oman), et conseiller à l’AFE (Asie centrale et Moyen-Orient)

Depuis près de 18 mois, de nombreux professeurs du Lycée Louis Massignon d’Abu Dhabi se trouvent dans une situation financière précaire suite à la chute du taux de change entre l’euro et le dirham émirien, et l’augmentation signifiante et continue des loyers qui fait d’Abu Dhabi l’une des villes les plus chères au Monde.

Au-delà de la baisse de leur pouvoir d’achat de 25 %, cette situation est d’ autant plus difficile pour les professeurs célibataires et les conjoints n’ayant pas d’emploi.

La colocation est interdite. Le paiement des loyers se fait sur une année, en trois, voire quatre, chèques postdatés et pré-signés d’où un risque de prison en cas de chèque sans provision (punissable par la loi émirienne).

Certains enseignants peuvent bénéficier d’appartements à loyer modéré au sein du Lycée néanmoins les autorités locales n’autoriseront plus de logements au sein de celui-ci d’ici fin 2017.
Nous savons que plusieurs discussions et réunions ont eu lieu entre les enseignants, la direction du lycée et l’ambassade qui étudient plusieurs scénarios pour trouver une solution satisfaisante pour tous. La communauté française croissante ne souhaite pas que cette situation compromette la qualité de l’enseignement au sein de l’établissement.

Questions :

 Quel est le statut du projet de résidence à loyer modéré soutenu par les entreprises françaises ou un sponsor local ?

 Dans le cas échéant, ne serait-il pas possible de subventionner ou prévoir une indemnité financière d’une partie du loyer de ces professeurs en la liant aux ressources de ceux-ci et au coût de la vie locale ?

 Quelle action peut être prise pour que tous les titulaires de l’éducation nationale en situation précaire soient logés à tarif décent comme leurs collègues actuellement logés au sein du Lycée Louis Massignon ?

L’AEFE rappelle qu’elle est très attentive à l’évolution du coût de la vie locale pour les personnels résidents aux Emirats Arabes Unis. C’est la raison pour laquelle, lors des cinq derniers barèmes, l’évolution de l’Indemnité Spécifique de Vie Locale (ISVL) à Abou Dhabi a été systématiquement positive : +6,05% au 1er janvier 2015, +10,10% au 1er avril 2015, + 12% au 1er juillet 2015 et + 4,86 au 1er octobre 2015. L’ISVL a augmenté de + 37% en un an. Il existe 8 groupes de rémunération pour l’ISVL, numérotés de 1 à 8, dans lesquels les personnels sont classés au regard de leurs fonctions ou de leur indice brut. 96% des personnels résidents de l’AEFE étant classés entre les groupes V (indice brut supérieur à 650) et VI (indice brut compris entre 525 et 650), ces deux groupes sont utilisés comme références. Au début de l’année 2016, le montant annuel de l’ISVL versée aux personnels résidents d’Abou Dhabi s’élève à 23 623 € au groupe V et 19 495 € au groupe VI. Ce montant est l’un des vingt plus élevés dans le réseau. A cette ISVL s’ajoute, le cas échéant, l’avantage familial qui dépend du nombre d’enfants et de leur âge.

Le projet de résidence à loyer modéré soutenu par les entreprises françaises ou un sponsor local n’en est qu’à son début. A ce stade, il n’est donc pas possible d’en connaître le statut.

Il n’est pas possible de subventionner ou de prévoir une indemnité financière d’une partie du loyer de ces professeurs en la liant aux ressources de ceux-ci et au coût de la vie locale en raison du décret n°2002-22 du 4 janvier 2002 relatif à la situation administrative et financière des personnels des établissements d’enseignement français à l’étranger.

L’AEFE, en lien avec le poste diplomatique, travaille à la recherche de solutions, tout en connaissant la difficulté de la tâche.

Origine de la réponse : AEFE