Prise en charge des élèves présentant un profil de haut potentiel et/ou de « dys » (troubles cognitifs spécifiques et les troubles des apprentissages qui leur sont associés).

Question écrite de M. Jérémy MICHEL, conseiller consulaire (Bruxelles) et conseillère AFE (Bénélux)

Les établissements français de l’étranger se trouvent confrontés à une augmentation d’élèves identifiés comme ayant un profil haut potentiel et/ou « dys »

La communauté éducative nous informe d’une part, de sa volonté de mieux appréhender ces situations, d’aider ces élèves à évoluer dans ces établissements et d’autre part, du manque de formations et d’outils pratiques et adaptés mis à la disposition des enseignants et des autres intervenants.

Aussi, une réflexion est-elle en cours pour répondre à ces nouveaux besoins de formation du corps enseignant, des élèves, mais également du personnel encadrant et des responsables d’établissements qui sont en position de demande ?

Des formations théoriques, mais également, et surtout, pratiques, notamment sur la base d’échanges d’expériences et d’investigation auprès d’autres structures que celles du cadre scolaire, sont-elles envisagées et si oui sous quelle forme ?

Dans le cas où ce sujet ne serait pas encore à l’ordre du jour des réflexions, l’AEFE pourrait-elle prendre en charge cette question et remettre des propositions à notre assemblée et aux ministres compétents dans les meilleurs délais ?

Les élèves intellectuellement précoces et « dys » font partie des élèves à besoins éducatifs particuliers. Si un grand nombre de ces élèves poursuit une scolarité sans heurt, certains peuvent rencontrer des difficultés passagères ou persistantes. C’est pourquoi, il est important de prendre en compte leurs besoins éducatifs particuliers.

Depuis 5 années environ, l’AEFE s’est dotée de procédures de suivi pour les élèves à besoins éducatifs particuliers. L’Agence peut ainsi émettre des recommandations aux établissements avec l’appui de documents d’aide à destination de la communauté éducative des établissements. Des ressources sont consultables en libre accès sur notre site.

Cette prise en compte se déroule selon le protocole suivant :
Une équipe éducative est réunie par le chef d’établissement ou son représentant. Cette équipe est composée des différentes personnes auxquelles incombe la responsabilité éducative de l’élève : le chef d’établissement ou son représentant, les parents ou leurs représentants, les enseignants concernés, etc. Elle est l’instance qui examine sa situation eu égard à son parcours scolaire.
Elle a pour objectif de rechercher des réponses adaptées, de proposer un plan d’actions et d’élaborer un dispositif pédagogique qui répond au mieux aux besoins de scolarisation de l’élève, en interne et/ou avec des aides extérieures. La composition de cette équipe peut varier en fonction de l’évolution de l’environnement éducatif de l’enfant.

Selon les besoins de l’élève et toujours en accord avec les parents :
• L’établissement peut mettre en place un PPRE (programme personnalisé de réussite éducative) pour organiser des actions précises en cas de maîtrise insuffisante de certaines compétences ou connaissances.
• Après l’avis d’un médecin, l’établissement peut prévoir un PAI (projet d’accueil individualisé) pour un trouble de la santé invalidant.
• En cas de trouble spécifique des apprentissages reconnu par un médecin et avec l’appui de son expertise, il peut être proposé un PAP (plan d’accompagnement personnalisé) qui sera organisé au niveau de l’établissement.

Lorsqu’il existe un besoin de compensation ou que l’on peut soupçonner la présence d’une situation de handicap, la famille sera amenée avec l’équipe enseignante à renseigner un document intitulé : grille d’évaluation scolaire (GEVA-SCO).
Ce guide d’aide à l’évaluation de l’autonomie de l’élève (de l’enfant en milieu scolaire) a été rédigé conjointement par le ministère de l’Éducation nationale et la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). En fonction de la situation de l’enfant, des avis complémentaires peuvent y être apportés (examen psychologique ou médical notamment).
Cette procédure permet d’envisager une adaptation de la scolarisation dans un établissement français à l’étranger.

Si l’élève est de nationalité française et nécessite un accompagnement humain, un matériel spécifique, un aménagement du temps scolaire, les parents sont invités à contacter une MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) de leur choix en France pour examiner les possibilités et les montants d’allocation possibles. Ils doivent également se renseigner sur les structures spécialisées locales qui peuvent, selon les pays, avoir des similitudes avec les dispositifs qui existent en France ; il leur faut prendre en compte la maîtrise de la langue du pays par leur enfant pour intégrer cette structure, ainsi que les conditions d’acceptation du dossier.
Des formations sont organisées régulièrement dans le cadre de la formation continue de la zone ou au sein des établissements sur les élèves à besoins éducatifs particuliers.

De plus, l’inspectrice de l’Education nationale AEFE, pour la zone Europe du nord et scandinave en résidence à Londres, nommée à la rentrée scolaire 2017, a rapidement identifié cette problématique. Dès la fin mars, elle réunira les directeurs d’école de la zone pour les former au repérage et aux aménagements possibles pour les élèves intellectuellement précoces. Un personnel ressource de la zone a été identifié pour mener cette formation.

L’AEFE reste à la disposition des membres de l’AFE pour apporter tous les compléments d’information nécessaires.