CampusFrance, l’agence nationale pour la promotion de l’enseignement supérieur français à l’étranger
Question orale de Mme Martine DJEDIDI, membre élu de la circonscription électorale de Tunis
QUESTION
La France s’est dotée depuis 1998 d’une structure opérationnelle, l’Agence EduFrance devenue CampusFrance, qui s’inscrit dans un contexte international de plus en plus compétitif.
Dédiée à la mobilité internationale, universitaire et scientifique, l’Agence CampusFrance est placée sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères et européennes et des ministères de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Si la vocation principale de CampusFrance est de promouvoir l’enseignement supérieur français, elle ne s’adresse actuellement exclusivement qu’aux étudiants non français, dans le but de les sélectionner et d’instruire des dossiers de demande de visa pour étude. Dans certains pays, dont la Tunisie à raison d’environ 50 %, de nombreux élèves double nationaux (français et tunisiens par exemple) sont issus de l’enseignement scolaire local (hors AEFE) et une forte proportion d’entre eux y poursuivent également leurs études supérieures.
Ainsi, ces élèves et étudiants sont exclus de fait des structures d’aide à l’orientation proposée par nos établissements scolaires français à l’étranger et également de l’offre de conseil et d’orientation proposée par CampusFrance. Aucune structure locale n’est prévue pour les accompagner dans leurs choix.
Compte tenu de l’important dispositif mis en place par CampusFrance, des ressources documentaires, d’information, d’orientation, de sa vocation affichée de promouvoir l’enseignement supérieur français, est-ce que la mission de CampusFrance pourrait être élargie au conseil et à l’orientation des élèves étudiants français à l’étranger ?
REPONSE
La convention constitutive du GIP « CampusFrance » a été publiée au Journal officiel du 29 avril 2007. La création de l’Agence s’est accompagnée de la fusion du réseau des centres pour les études en France (CEF) et des bureaux de l’ancien EduFrance, sous le label unique d’espaces CampusFrance. Ces espaces, qui sont partie intégrante du réseau culturel du Ministère des Affaires étrangères et européennes (MAEE) et donc placés sous son autorité, sont à l’étranger les relais de l’agence. Au 1er février 2010, 88 pays (dont 30 à procédure CEF) disposent de 144 espaces (ou antennes) CampusFrance.
Conformément à sa convention constitutive, l’agence a pour mission (article 2.1) :
– d’appuyer le développement de la mobilité universitaire et scientifique internationale en promouvant les formations des établissements d’enseignement supérieur français à l’étranger, en contribuant à l’information, l’orientation, l’accueil des étudiants en mobilité, ainsi qu’aux invitations des enseignants, enseignants-chercheurs ou chercheurs,
– de concourir à l’amélioration de l’attractivité et de la mobilité universitaire et scientifique,
– de concourir à l’amélioration des conditions d’accueil et de séjour en France des étudiants étrangers.
Il convient de rappeler que la mise en oeuvre des espaces CampusFrance, notamment à procédure CEF, était l’une des mesures phares du Séminaire intergouvernemental sur l’attractivité de la France du 7 février 2005. Il s’agit d’un dispositif qui a pour objet d’aider les établissements d’enseignement supérieur français dans leur décision de pré-inscription des étudiants étrangers, de faciliter les procédures de délivrance de visa et d’améliorer l’accueil des étudiants étrangers souhaitant venir étudier en France. Ce sont des plates formes de services installées le plus souvent auprès de nos établissements culturels, et qui visent à :
– améliorer la qualité des services offerts aux étudiants étrangers souhaitant venir en France (et notamment aux meilleurs d’entre eux, venant étudier dans les filières que nous jugeons prioritaires), en facilitant leurs démarches administratives et pédagogiques, afin de renforcer notre attractivité auprès de ceux-ci ;
– mettre nos ambassades en mesure de s’assurer que les projets des étudiants leur permettront de réussir leurs études en France et de vérifier l’authenticité des dossiers présentés à cette occasion.
– répondre également aux milliers de questions qu’ils posent par courrier électronique et de leur offrir un guichet unique pour leur venue en France.
Ces dernières années, l’Agence CampusFrance a développé de nombreux outils d’information sur l’enseignement supérieur français et de promotion et il faut souligner que le site internet de l’Agence : http://www.campusfrance.org (ainsi que la cinquantaine de sites délocalisés en langue locale) est consultable par tous, y compris les étudiants français. Les ressources documentaires y figurant sont très complètes : le « Très Grand Catalogue » permet d’avoir accès en ligne à toute la base des formations supérieures répertoriées par l’ONISEP. A l’heure actuelle près de 40 000 formations sont recensées pour les niveaux licence, master et doctorat, dont plus de 600 en anglais. Des rubriques sont en ligne concernant le système d’enseignement supérieur français, les conditions de séjour en France et un espace documentaire très riche est également consultable.
Même s’il ne s’agit pas de leur vocation première, les personnels des espaces CampusFrance, notamment en Tunisie, ne refusent pas de recevoir des étudiants double-nationaux ou de nationalité française.
II – AEFE
Les actions d’orientation de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (information, conseil et formation, entretiens individuels avec les élèves) se font en direction du réseau des établissements français de l’étranger (enseignement homologué par le ministère de l’éducation nationale), c’est-à-dire les 450 établissements (environ) du réseau et pas uniquement les établissements en gestion directe de l’AEFE. Elles répondent à la demande des chefs d’établissements français de l’étranger et s’adressent avant tout aux équipes éducatives et élèves des dits établissements. Dans les pays où il y a un centre d’information et d’orientation (au Maroc par exemple), il arrive que les conseillers sur place répondent ponctuellement aux interrogations de lycéens d’autres établissements.
ORIGINE DE LA REPONSE : DGM/ATT/UNIV